Le Brésil, terre promise, n'est qu'à 300Km de Kourou, pourquoi s'en priver ? Et bien avec Sly et Pti'Lolo nous ne nous sommes pas privés en tout cas et nous y avons fait un "petit" voyage d'une durée d'un mois (en Juillet 2006)
Voici un petit résumé de ce que nous y avons vu... (Autocensuré, pour les âmes sensibles)
Lundi 3 juillet, 07h00 : départ de Kourou. Après quelques déboires dont 4 heures d'attente à Cayenne (le temps que le taxi collectif se remplisse), nous arrivons à la frontière brésilienne. Oiapoque est un village frontalier commun, avec moults magasins et des vendeurs à la sauvette. Rien de fabuleux.
Mardi 4 juillet, 11h30 : Nous attendons le bus de la compagnie Amazontur, il arrive à 12h15 (ahhhhh, les horaires brésiliens... un vrai régal...). Comme prévu, le bus est climé (climatisation manuelle par ouverture des fenêtres) et au bout d'à peine une heure de route, nous devons nous arréter : en face de nous, un camion est embourbé et un autre gît dans le fossé. Ca commence bien ! Une heure plus tard, la situation est la même mais le chauffeur du bus décide de passer après avoir "étudié le terrain" (il l'a tâté lui-même du pied !) il nous fait tous descendre avant bien sûr. Le bus passe doucement, et sans problème : le camion dans le fossé a certainement essayé de forcer... Sachant qu'une pelleteuse et des secours arrivent, nous ne nous attardons pas là. 16 heures, 2 autres embourbements et 3 arrêts pipi plus tard, nous atteignons enfin Macapa !
Etape 1 : MACAPA, dans l'Etat Fédéral de l'AMAPA :La ville est moche, il faut le dire, c'est un peu Oiapoque en beaucoup plus grand... mais elle a ceci de particulier que le fleuve Amazone (Rio Amazonas) et l'Equateur s'y rejoignent. Et surtout c'est de là qu'on prend l'avion pour notre périple.
Ce que nous y avons fait :
Repas sur la rive de l'Amazone : le fleuve est immense, par endroits on ne voit même pas la rive d'en face... Nous prenons des Tira-Gostos, car on "comprend" que c'est un plat très bon et copieux... Bon en fait ce sont des amuse-gueules (on ne se moque pas de notre portugais impeccable svp !) et en grands aventuriers que nous sommes, nous testons le vin brésilien. La bouteille fait 1L ici. A l'odeur, elle sent... la fraise ! houla, mais qu'est ce que c'est ? au goût... beurk, on dirait de la Sangria aux fraises faite avec des fruits et du vin pas bons... En gentlemen polis (et surtout suite à un défi stupide), nous finissons la bouteille quand même...
Ensuite nous allons sur l'Equateur prendre quelques photos (il y a un monument le symbolisant), puis allons voir la demi-finale France-Portugal avec de superbes maillots pas-du-tout-officiels made in Brasil estampillés FRANCE. Nous la regardons dans un bar à moitié vide... En effet, à partir du moment où le Brésil perd, la Coupe du Monde n'intéresse pratiquement plus les brésiliens.
Le jeudi soir arrivé, on peut passer aux choses sérieuses : nous décollons le vendredi à 1h du matin pour RIO DE JANEIRO
Etape 2 : RIO DE JANEIRO, dans l'Etat Fédéral de RIO DE JANEIRO (cocasse, non ?) :A peine arrivés, le taxi puis la propriétaire de l'appartement nous couvrent d'avertissements : "Ici à Rio, ne marchez jamais seuls la nuit et parfois même le jour ; ne parlez pas aux filles qui vous regardent avec insistance ou vous abordent dans la rue (même et surtout si ce sont de très belles filles), évitez comme la peste les ruelles sombres (bon ça on l'aurait deviné tous seuls), ne vous balladez jamais avec beaucoup d'argent en poche (ça aussi on l'aurait deviné de nous-même...) etc...
Une fois les avertissement pris en compte, nous sortons voir l'immense plage de Copacabana (plus de 4 Km de long). La mer : elle est très dangereuse sur cette plage, à cause des lames de fond : vous pouvez vous retrouver emmené très loin de la plage si vous ne faites pas attention, et le retour est très fatiguant... Attention donc (ah tiens, un avertissement de plus !)
Le lendemain, après une après-midi "plage", nous nous rendons à un bar français, "l'Alexandra", pour voir la finale de la Coupe du Monde. Nous sommes une petite dizaine de français à peine, et au moins autant d'italiens... L'ambiance est sympathique mais pas digne d'une finale de Coupe du Monde... On perd mais tout le monde s'en fiche, sauf bien sûr les italiens qui sortent et vont passer la soirée ailleurs, on ne les reverra d'ailleurs plus de la soirée. Nous, nous partons à São Cristovão, un quartier au nord de Rio où il y a, parait-il, une fête sympa. En chemin, le taxi que nous avons pris grille tous les feux rouges. Nous voyant perplexes, il nous explique que s'il s'arrête il risque de se faire attaquer, et que l'Etat de Rio autorise et encourage même les automobilistes à pratiquer ainsi, du moment que c'est fait en dessous de 50Km/h... Nous arrivons à la fête : il s'agît d'une grande fête du Forro, une des danses majeures du Brésil avec la Samba. Partout autour de nous se tiennent des stands de brochettes, de boissons, de souvenirs... Ne voyant pas de poubelle, nous gardons les canettes à la main, mais pas longtemps : les brésiliennes nous les prennent et les jettent par terre : elles nous disent que des jeunes et quelques moins jeunes passent régulièrement les récupérer pour recyclage ; ici ça marche comme ça, bon ben ok on fait comme ça alors (et on fera comme ça dans toutes les villes ensuite d'ailleurs). Nous apprenons donc quelques pas de Forro sur le tas puis rentrons à l'appartement tôt le matin.
Les deux derniers jours, nous les passons en journée à visiter : le Corcovado (le Christ rédempteur), la cathédrale contemporaine en forme de pyramide à base circulaire, le stade mythique du Maracaña, le Sambodrome (l'allée où se déroule le Carnaval et où on apprend que les places vont de 400 à 1000 euros par personne et par journée pour le dit carnaval...), et enfin le Pão de Açucar, le "Pain de Sucre", qui est le nom de la formation rocheuse particulière à Rio et qui surplombe les baies de la ville (cf le James Bond avec Roger Moore, l'extrait du téléphérique).
Le dernier soir, nous sortons dans une boite de Lapa (place centrale de Rio), nommée le "Mariuzzin", où on doit montrer notre passeport pour entrer, suite à quoi le videur nous donne une carte verte pour avoir accès aux guichets où on peut percevoir une carte magnétique rouge qui sert à comptabiliser les boissons que l'on prend au fur et à mesure de la soirée, pour enfin payer à une autre caisse, qui nous donne une dernière carte pour pouvoir sortir... Euh, ils sont compliqués ces brésiliens...
Etape 3 : SALVADOR DA BAHIA, dans l'Etat Fédéral de BAHIA :Sans conteste la meilleure destination du voyage ! ici, plus question de ville dangereuse comme peut l'être Rio. Il faut certes rester prudent, mais, après tout, comme dans n'importe quelle grand ville (Salvador compte environs 3 millions d'habitants).
Lorsque nous arrivons : il pleut... nous faisons donc une sieste à la Pousada (hotel - chambres d'hôte) puis sortons découvrir la ville : là où on est, c'est moche, la plage est pourrie et pleine de surfeurs ou de rochers suivant les endroits... mais qu'est ce qu'on fait là ? en route, on mange un "beiju" : une galette de tapioca garnie de saucisses ou de salami, avec du fromage en plus : c'est super bon et nous mangeons à deux pour... 3R$ seulement chacun ! le soir, nous demandons aux gérantes où on peut faire la fête ; elles nous envoient à l'Aeroclube. 15 minutes de taxi après, nous y sommes. C'est une espèce de grande gallerie ouverte, avec plein de petits restos et de bars. Quand nous arrivons, un groupe est en train de jouer du Forro et une bonne vingtaine de couples danse devant la scène. C'est super agréable à regarder. La soirée se passe donc bien, jusqu'à ce que nous décidions d'entrer dans la boite "Café Cancun". En effet, après une heure d'attente, nous nous faisons refouler à l'entrée car ok nous sommes bien habillés, mais nous avons oublié nos papiers d'identité... Dépités, nous essayons alors de rappeler le taxi qui nous a laissé sa carte : il nous doit un trajet gratuit car il n'avait pas de monnaie à l'aller ; Nous ne réussirons jamais à l'avoir au téléphone, on s'est fait avoir comme des bleus là... 1ère soirée : on reste donc sur notre faim, limite dégoutés.
Le lendemain, on passe l'après-midi à vadrouiller et à chercher une agence de tourisme pour faire un ou deux circuits les jours suivants. Le soir, coup de chance, on tombe sur une québécoise super sympa qui connait bien Salvador. On lui dit qu'on veut faire la fête : elle nous emmène alors au "Pelourinho", la vieille ville dans la partie haute de Salvador. Là c'est le déclic : Pelourinho est couvert de pavés, les immeubles sont d'architecture typiquement coloniale portugaise : c'est beau et ça grouille de monde. Nous arrivons à "Praça da Sé", la grande place de Pelourinho, et voyons qu'un concert se prépare. cool ! En attendant nous errons au hasard des ruelles de Pelourinho et entendons une musique qui se fait de plus en plus forte, Brigitte (la québécoise) nous fait alors rentrer dans une maison où rien n'est indiqué : si on connait pas on rentre jamais ! en haut, surprise : une démonstration de capoeira est dispensée. Nous nous asseyons au milieu d'une dizaine de touristes dans la petite (très petite) salle et regardons. Souplesse, rapidité, danse et jeu, voilà comment on peut décrire la capoeira. Les capoeiristes jouent entre eux pendant que d'autres jouent des instruments typiques à cette danse/art martial, et nous tous tapons dans les mains sur leurs rythmes effreinés. L'ambiance est super et la qualité de la prestation vraiment époustouflante. On ressort de là ravis, et nous nous dirigeons vers la place où le concert a commencé. Ce soir, c'est musique africaine (Salvador est très liée à l'Afrique, de par son passé de première capitale du Brésil, où a été aboli l'esclavage dans ce pays. C'est d'ailleurs de cette abolition que vient le nom de "Salvador"). Toute la place est en effervescence : les gens sourient, dansent, mangent, boivent. Il n'y a aucune espèce d'agressivité nulle part, c'est un bonheur total : je n'ai jamais vu un tel public, c'est réellement jouissif. Après 4 heures de concert, nous rentrons à la Pousada, très contents de notre soirée. Nos autres soirées à Salvador se passeront de la même manière, tellement nous avons aimé.
Au matin, nous partons avec un guide faire le tour de Salvador. Nous visitons le "Farol de Barra" (Phare/forteresse de l'époque coloniale), la "Dique de Tororo", où se tiennent les statues des dieux Ori-Cha (ici à Salvador, le mélange des cultures brésilienne et africaine est tel que les gens croient en Dieu, mais prient aussi les dieux de la magie noire le soir) (d'après notre guide, en magie noire il y a les ori-cha, qui sont le côté "lumière", et les vaudoux, le côté "sombre" ; mais rien à voir avec notre perception occidentale du bien et du mal : tous les dieux sont vénérés). Ensuite nous arrivons à la "Igreja do Bonfim" : cette église a de particulier qu'elle se remplit de touristes même quand le culte y est célébré... Dehors, nous voyons une multitude de bracelets attachés aux barreaux de l'église (et oui, c'est ici que les fameux "bracelets brésiliens" sont nés), ainsi que plein de personnes estropiées ou mendiant... C'est assez génant d'être là en "touriste". Dedans, une salle est remplie de photos d'identités, de photos d'accidents, de clefs de maisons, et de prothèses : tout est béni et les gens espèrent qu'en laissant un objet d'un malade ici, ce dernier va pouvoir guérir (exemple d'interaction entre les croyances chrétienne et magie noire). Sortis de l'église, nous nous dirigeons vers "Forte Mont Serrat", une forteresse d'où on a un point de vue magnifique sur la "Baie de Tous les Anges". Enfin, le guide nous laisse au "Mercado Modelo", un marché couvert très sympa au pied de l'ascenceur pour Pelourinho. Nous passons l'après-midi sur une plage que nous a conseillé Brigitte. Effectivement, la plage est très belle, large, la mer est magnifiquement claire et pas dangereuse, par contre on se marche un peu les uns sur les autres (l'effet "juillet" sûrement... Pas grave, on y passe quand même 4 heures, suffisament pour attrapper notre premier coup de soleil ! Le soir : idem que la veille, tout aussi bien.
Le samedi nous prenons le bateau pour faire le tour de la Baie de Tous les Anges. Pas de chance, il pleut encore ! toute la journée nous sommes trempés, et comme on vit à Kourou depuis un an, et que nous ne sommes plus habitués à des températures "froides" de 20°C, nous avons très froid... Malgrè le froid et la pluie, un groupe joue à l'arrière du bateau des rythmes de Pagode (samba lente), de Forro, et bien sûr de Samba. Ambiance très sympa encore, puisque la plupart des gens motivés dansent. Nous visitons l'île de Frade, où nous dégustons 3 petites langoustines pour 40R$ puis nous dirigeons vers la très grande île d'Itaparica (120000 âmes) où nous mangeons (oui, encore) puis faisons un petit tour en bus. Nous apprenons que la chanson "Garota de Ipanema" (la fille d'Ipanema) a été écrite ici (si vous ne connaissez pas, téléchargez et vous verrez, vous connaissez) puis nous goûtons aux trois fontaines de jouvence de l'île : Amour, Santé, Argent (Bizarre, à ce jour mon banquier râle toujours autant...). Nous rentrons à Salvador, toujours sous la pluie. Le soir, encore pareil : Pelourinho.
Dimanche : aucun magasin ou resto d'ouvert prêt de notre Pousada ! Nous allons alors à la presqu'île de Ribeira, goutons au "Caldo de cana" (soupe de canne, faite en broyant des cannes à sucre), et assistons à un concert de Cereta (musique située un peu entre la samba et les rythmes latinos tels que Merengue ou Bachata), ceci dit il n'est que 18h !!! tout le monde danse quand même, les filles nous invitent sur la piste pour nous apprendre, c'est fabuleux. Après, nous nous rendons au Pelourinho mais ce soir : pas de concert sur la place !!! nous errons donc dans les rues et avec une chance incroyable nous tombons sur une ruelle emplie de sons de tambours. Nous arrivons devant l'entrée du batîment d'où semble provenir la musique et voyons écrit : "A noite : Ensaio do Olodum" (ce soir : répétition de Olodum) nous rentrons bien évidemment. Olodum est LE groupe à ne pas manquer à Salvador : c'est une batterie de tambours reglée comme une horloge, et des stars ou des chanteurs moins connus viennent chanter avec eux. Rythmes endiablés de samba et rythmes africains se succèdent, mettant la foule en quasi-transe : la communion est parfaite. Des touristes s'insèrent dans les tambours pour prendre des photos avec les musiciens : ça ne les gêne pas du tout et ils participent volontiers. Nous rentrons ensuite à la Pousada pour cette fantastique dernière soirée.
Ah vraiment, Salvador, c'est le pied total !
Prochainement : Recife-Olinda, puis São Luis do Maranhão. (mais là je dois me préparer pour ce soir désolé
)